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IA : Nano Banana, l'outil de génération d'image de Gemini qui affole le web

Par
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Publié le
02/09/2025
Temps de lecture
5min

Nano Banana, la révolution IA signée Gemini

Nom de code : Nano Banana. Le nouveau générateur d’image à base d’IA intégré dans Gemini affole la toile. Articles spécialisés, tests viraux, et déjà de premières expérimentations, l’outil impressionne de par son accessibilité, sa réactivité et son rendu : plus réaliste et fiable que jamais.

Après un accueil tonitruant de GPT image en mars dernier, ce nouvel outil entré sur le marché par la petite porte repousse encore une fois les limites techniques de la génération d’image. Il relance aussi, une question susceptible de devenir la rengaine d’un monde de l’entreprise déjà agité par la transformation : quel avenir pour l’écosystème créatif, et comment tirer parti d’une telle avancée technologique ?

Un concurrent (très sérieux) à MidJourney, DALL-E, Firefly et consorts

Google ne se contente pas de suivre la tendance mais entend s’imposer face aux géants de la génération d’images IA, MidJourney, DALL·E (OpenAI) ou encore Firefly (Adobe).

Si l’outil a généré une véritable effusion, c’est avant tout pour sa cohérence visuelle exceptionnelle (un même visage peut être transformé ou stylisé sans se déformer, travers souvent reproché à ChatGPT), mais aussi, sa rapidité et son intégration dans l’écosystème Gemini. Google ne le présente pas comme un outil isolé, mais comme une brique supplémentaire de sa plateforme globale : un assistant IA capable de couvrir texte, code, données… et désormais images.

Pour les entreprises, ce positionnement enfonce encore le clou : la créativité visuelle n’est plus réservée aux élites de la création visuelle. Elle devient une compétence distribuée à l’ensemble des équipes et promet une démocratisation massive de la production visuelle.

Les fonctionnalités clés :

1️⃣  Cohérence visuelle et édition multi-étapes : Nano Banana garantit une consistance des sujets représentés, un visage, une tenue ou un objet conservent leur identité et leur qualité malgré les retouches successives. Une avancée majeure pour les créateurs qui souhaitent produire une série de visuels homogènes sans risquer les incohérences.

2️⃣ Fusion d’images : L’outil est capable de combiner plusieurs photos en une seule. Il peut créer un visuel collectif à partir de portraits séparés, illustrer la diversité d’une équipe ou imaginer des scénarios fictifs (par exemple, une photo de séminaire sans avoir physiquement réuni l’équipe).

3️⃣ Modifications ciblées : changer une couleur, supprimer un objet, transformer un arrière-plan : Nano Banana intègre des outils d’édition de précision accessibles via un simple prompt. De quoi gagner en flexibilité dans la création interne sans passer par une suite professionnelle complexe.

4️⃣ Rapidité et gratuité : la promesse la plus séduisante reste l’accessibilité : quelques secondes suffisent pour obtenir un résultat exploitable et l’outil reste utilisable gratuitement.

Comment utiliser Nano Banana pas à pas ?

Si Nano Banana impressionne par ses performances, son principal atout reste sa simplicité d’utilisation. Contrairement aux logiciels de design traditionnels, il ne nécessite aucune compétence technique particulière. Quelques minutes suffisent pour générer des visuels exploitables – un gain de temps considérable pour des équipes RH, communication ou marketing.

Étape 1 – Ouvrir l’outil

  • Via l’app Gemini sur mobile (iOS ou Android) ou directement depuis le web.
  • Pour les entreprises, un accès est possible via Google AI Studio ou Vertex AI afin d’intégrer Nano Banana dans des workflows internes.

Étape 2 – Importer une ou plusieurs images

  • Vous pouvez partir d’une photo réelle (portrait d’un collaborateur, visuel d’équipe) ou d’une image générée précédemment.
  • L’option multi-images permet de fusionner des éléments pour créer des compositions plus riches.
  • Étape 3 – Définir un prompt clair et détaillé

  • Exemple simple : “Changer la tenue pour un costume professionnel, arrière-plan bureau moderne, style photo réaliste.”
  • Conseils : préciser le style (réaliste, cartoon, corporate), l’ambiance (lumière, couleurs), et les éléments clés à conserver (visage, posture).

Étape 4 – Retoucher grâce aux itérations

  • Nano Banana permet d’appliquer des modifications successives sans dégrader l’image.
  • Vous pouvez tester plusieurs versions avant de sélectionner la plus adaptée.
  • C’est une approche test & learn qui s’adapte parfaitement aux besoins des managers : produire, tester, ajuster rapidement.

Étape 5 – Exporter et partager

  • L’image finale est exportable en haute définition, avec un watermark visible et un marquage SynthID invisible qui garantit la traçabilité.
  • Elle peut être utilisée immédiatement pour des supports internes ou externes.

Quel avenir pour l’industrie, quels défis en matière de gouvernance et d’éthique ?

Avec ses acteurs installés soucieux de s’attirer les faveurs du marché, la course à la génération d’images semble partie pour durer. Pour l’entreprise, l’impact est double. Économique et culturel, puisqu’il suscite une baisse drastique des coûts de production visuelle, et engage les équipes dans une autonomie accrue. Le cycle de création est accéléré voire démocratisé. Mais l’accès à une telle technologie interroge aussi le rôle des services communication et design, appelés à évoluer, entre garants de la cohérence visuelle et ambassadeurs de l’innovation, experts de ces nouveaux outils.

L’usage massif d’IA générative redéfinit les règles internes dont certaines sont déjà régies par la régulation européenne. Au sein de l’entreprise, un cadre et une cohérence s’imposent également.

  • Qui peut utiliser l’outil, et pour quels usages ?
  • Comment protéger le droit à l’image des collaborateurs ?
  • Comment garantir la transparence et éviter les dérives (deepfakes, manipulations) ?

Au-delà de l’aspect juridique, la dimension éthique et l’opinion publique joueront un rôle crucial dans la démocratisation de campagnes créatives réalisées avec de l’IA générative. La récente sortie de Guess qui avait choisi de faire figurer une mannequin générée par IA dans l’iconique magazine Vogue montre aussi les enjeux d’une industrie divisée par l’enthousiasme et les critiques. D’un côté, un outil exceptionnel, susceptible de démocratiser l’accès à la création. De l’autre, une technologie susceptible de fragiliser grandement une industrie à la pointe de l’innovation, et créer les nouveaux canons d’une esthétique “fake”.

En bref : Les forces et faiblesses de Nano Banana :

Forces Limites Enjeux de gouvernance
- Génération d’images en quelques secondes grâce à l’optimisation du modèle. - Pas de recadrage précis (crop) : limite l’édition fine. - Définir des chartes d’usage interne : qui utilise, pour quels besoins.
- Cohérence visuelle avancée : un même visage ou objet reste reconnaissable après plusieurs itérations. - Artefacts visuels encore présents (problèmes sur les mains, textures). - Garantir le respect du RGPD et du droit à l’image si des collaborateurs sont générés.
- Possibilité de fusionner plusieurs images avec un rendu naturel.- Standardisation des styles : certaines images tendent à se ressembler. - Prévenir les usages abusifs (deepfakes, manipulation).
- Modifications ciblées simples via prompts (changement de couleur, suppression d’objets).- Dépendance à la qualité du prompt : nécessite l’apprentissage du prompt engineering avancé pour exploiter tout le potentiel. - Assurer la traçabilité des contenus générés (SynthID invisible + watermark visible).
- Accessible via Gemini App, API, Vertex AI → usage individuel et entreprise.- Résultats parfois moins “artistiques” que MidJourney pour les rendus créatifs.- Former les équipes pour éviter la diffusion d’images trompeuses ou hors contexte.