IA en entreprise : l’incroyable course à la formation
- Par
Pollen
- Publié le
- 10/06/2025
- Temps de lecture
- 6min

L’IA bouleverse déjà le quotidien professionnel : la formation devient un levier stratégique.
L’intelligence artificielle n’est plus une promesse technologique. Elle s’impose comme une réalité incontournable de l’organisation. En mai 2025, 79 % des professionnels français déclaraient déjà utiliser des outils d’IA dans leur quotidien. Mais seules 10 % des entreprises s’estiment suffisamment matures sur le sujet.
Face à cette révolution, une certitude émerge : la formation devient le principal levier stratégique pour préparer les talents, les managers et les organisations à intégrer l’IA de manière durable et efficace.
C’est sur ce constat que Pollen et Edflex ont décidé d’unir leurs forces pour interroger plus de 200 salariés, dont un panel qualifié de responsables formation, dans des entreprises françaises de plus de 500 salariés.
L’objectif ? Cartographier la maturité IA des entreprises françaises, identifier les compétences prioritaires à développer et évaluer l’impact des stratégies de formation mises en place.
Spoiler alert : talents comme responsables de formations accueillent l’IA à bras ouverts.
Julie Ranty, cofondatrice et CEO de Pollen
Une adoption qui explose, tous secteurs confondus
L’IA s’infiltre déjà massivement dans les pratiques professionnelles, tous secteurs confondus. Des signaux d’adoption forts qui mettent en avant l’engouement collectif partagé par les entreprises, les responsables de formation et les talents.
- 79 % des salariés utilisent déjà l’intelligence artificielle, de manière ponctuelle, régulière ou systématique.
- 73 % des entreprises estiment que son intégration est prioritaire.
- Et 65 % des répondants affirment faire confiance à leur entreprise pour structurer cette adoption dans leur processus stratégique.
Une dynamique renforcée dans les très grands groupes, où le chiffre monte à 82 % dans les entreprises de plus de 5000 collaborateurs.
Mais derrière ces signaux positifs, tout reste à faire : seules 10 % des organisations se déclarent suffisamment matures sur le sujet. La majorité (80 %) navigue encore entre exploration et expérimentation, sans stratégie opérationnelle. Et 10 % n’ont pas encore engagé le moindre chantier IA.
Former devient l’arme numéro un de l’entreprise
L’étude révèle un tournant majeur : 87 % des entreprises interrogées font de la formation à l’IA une priorité immédiate. Certaines ont déjà lancé des programmes, d’autres les planifient à très court terme. Mais si l’intention est là, les freins persistent. 53 % des talents pointent un manque de temps et d’accompagnement, 39 % évoquent un budget insuffisant, mais seuls 13 % citent un rejet de l'IA comme barrière, balayant l’idée d’une résistance culturelle massive à une technologie qui s’impose d’elle-même.
Dans ce contexte, la formation apparaît ainsi comme un facteur de sécurisation face au changement. Elle structure les usages, aligne les pratiques et renforce l’adhésion des collaborateurs à ces nouveaux outils

Stratégie et formation : tout reste à faire
Malgré l’élan affiché, 57 % des salariés n’ont toujours pas accès à une formation à l’IA. Ce décalage entre intention stratégique et déploiement opérationnel révèle un besoin urgent de structuration. Les approches varient selon la taille de l’entreprise. Dans les grandes organisations, 66 % des répondants visent une montée en compétence généralisée, et envisagent pour cela de former tous leurs collaborateurs aux fondamentaux. Dans les PME et les start-up, l’effort se concentre davantage sur les managers les managers de proximité (53 %), identifiés comme les meilleurs ambassadeurs pour des raisons d’impact direct et d’agilité organisationnelle.
Un signal fort émerge : 54 % des professionnels interrogés expriment une préférence claire pour des formations dispensées par des experts de terrain.
Ce chiffre, en apparence anodin, traduit une exigence nouvelle d’opérationnalité et d’actualité dans les dispositifs de formation à l’IA. Dans un écosystème technologique en perpétuelle mutation, les formats figés ne suffisent plus. Les entreprises cherchent désormais des contenus vivants, contextualisés, et capables d’évoluer à la vitesse des innovations.
Les cas d’usage concrets deviennent le vecteur privilégié d’apprentissage, permettant aux collaborateurs de s’approprier l’IA non pas comme une abstraction, mais comme un outil métier. Dans ce contexte, la légitimité des professionnels en poste prend une dimension stratégique : leur proximité avec le terrain garantit une transmission alignée sur les réalités opérationnelles, et leur veille continue assure une formation connectée aux derniers standards.
À l’ère de l’IA, l’humain reste la clef
Derrière la vague d’automatisation portée par l’intelligence artificielle, une certitude s’impose : ce sont les compétences humaines qui font – et feront – la différence.
Interrogés sur les aptitudes à développer pour tirer pleinement parti de l’IA, 78 % des répondants citent des soft skills comme des priorités absolues. Pensée critique, collaboration, gestion de projet, éthique… Ces qualités “non automatisables” deviennent les nouveaux repères dans un monde du travail réorganisé par la technologie.
À l’inverse, seuls 18 % des sondés mentionnent le prompt engineering, pourtant souvent présenté comme la compétence reine de cette nouvelle ère. Ce contraste en dit long : l’IA ne remplace pas l’humain, elle le redéfinit. Les compétences techniques sont essentielles pour maîtriser l’outil, mais dans ce contexte, la capacité à réfléchir, interagir et décider (véritables facteurs de compétitivité) reste irremplaçable.

Des bénéfices concrets, déjà anticipés par les salariés
Les trois quarts des professionnels interrogés estiment que se former à l’intelligence artificielle leur permettrait de gagner en efficacité, de monter en compétence et de mieux collaborer dans un environnement de travail de plus en plus automatisé.
25% y voient même une opportunité d’évolution de carrière, faisant de l’IA un levier individuel de développement et d’employabilité.Un changement de regard qui pousse les entreprises à accélérer, sous peine de laisser émerger un décalage entre l’enthousiasme des collaborateurs et l’inertie organisationnelle.
Clément Meslin, CEO d'Edflex
Conclusion : former pour ne pas subir
Une révolution est en cours. L’intelligence artificielle s’impose comme le nouveau standard technologique, mais aussi comme un catalyseur de transformation organisationnelle et humaine. L’étude menée par Pollen et Edflex met en lumière un rare alignement entre collaborateurs et responsables formation : tous s’accordent sur l’urgence d’intégrer l’IA, la nécessité de structurer cette intégration, et le rôle décisif de la formation pour réussir cette transition.
Tous les signaux sont au vert :
✔️ l’adoption progresse,
✔️ la confiance est réelle,
✔️ les moyens commencent à se structurer.
Mais l’équation ne sera résolue que si les entreprises parviennent à rendre leurs stratégies de formation actionnables, continues et alignées avec les besoins métier.
À propos de l’étude :
Pour accéder à l’étude :
Méthodologie :
Étude menée par Pollen et Edflex, administrée par l’institut Discurv en mai 2025 auprès de plus de 200 salariés issus d’entreprises de plus de 500 collaborateurs. L’échantillon comprend un panel représentatif de secteurs variés, avec un focus particulier sur les responsables formation. Questionnaire de 20 questions, administré en ligne.